Répondre aux défis de la nouvelle ère Trump

L’élection de  Donald Trump comme président des États-Unis a ébranlé le monde quand  celui-ci s’est rendu compte qu’il était entré dans une nouvelle ère, imprédictible. Jamais une personne ayant les préjugés de Mr. Trump  ne s’était installée à la Maison-Blanche.  Il a suggéré l’interdiction d’entrée aux USA aux musulmans et a donné son feu vert à une augmentation des armes nucléaires.

La femme pour Trump est un objet, il glorifie les attentats à  la  pudeur et plus généralement les mauvais traitements envers les femmes,  les traite de  “grosse truie” et de “chiennes”.  Il s’est vanté de leur mettre la main entre les jambes  et de les embrasser sans leur demander leur avis.

Des raisons à l’élection de Trump:

Pour comprendre ce qu’il va falloir faire pour répondre aux défis de cette nouvelle ère, il est nécessaire d’essayer de répondre à la  question pourquoi Trump a-t-il été élu,  quelles raisons se trouvent  derrière son triomphe,  pourquoi les femmes ont-elles voté pour un misogyne?

L’idéologie derrière l’élection triomphale de Trump est le néolibéralisme. Cette élection n’a été possible que par les politiques qui n’ont pas vu l’état critique des citoyens les plus vulnérables aux États-Unis ni que leur cri désespéré et xénophobe était une façon de sortir d’un  ordre néolibéral dévastateur.

Par  colère, les travailleurs blancs et les citoyens de la classe moyenne ont rejeté la négligence économique des politiques néolibérales, et ces mêmes citoyens ont soutenu un candidat qui semblait faire porter le blâme de leur misère sociale sur les minorités,  sur les immigrants mexicains, Les musulmans, les noirs, Les gays et les femmes.

Ils ont perdu leurs  emplois, leurs pensions et la plupart des filets de sécurité qui permettaient de rendre ces pertes moins effrayantes. Ils voient le futur de leurs enfants comme encore pire que ce  présent incertain.

Donald Trump parle directement au cœur de ces gens,  et c’est ce que font les partis d’extrême droite qui montent  en Europe.  Ils répondent avec colère aux bureaucraties lointaines,  Washington, L’Union Européenne, l’Organisation Mondiale du Travail etc. Mais ils y répondent aussi par une dévaluation des immigrants, des gens de couleur, des musulmans et des femmes.

Quelles sont les caractéristiques du néolibéralisme:

Le néolibéralisme voit la compétition comme la caractéristique qui définit les relations humaines. Il maintient que le marché apporte des bénéfices impossibles à réaliser par la planification. On considère que les tentatives pour limiter la compétition sont des atteintes pour limiter la liberté. Il faut minimiser les taxes et les lois et privatiser les services publics. L’organisation du travail et des négociations  collectives par  les syndicats sont décrites comme des déformations  des marchés  pour empêcher la formation d’une hiérarchie naturelle de gagnants  et de perdants  et l’inégalité devient  la valeur la plus grande. On considère comme contre-productifs les efforts pour créer une société plus égalitaire. Le marché assure que chacun reçoit ce qu’il mérite.

Le néolibéralisme  implique des baisses massives de taxes pour les riches, une réduction des syndicats,  des dérégulations, des privatisations, des achats à l’étranger et la rivalité  dans les services publics.

Liberté  sans syndicats  ni négociations  collectives signifie liberté de supprimer les salaires. Liberté  de taxes signifie liberté de ne plus distribuer les richesses qui permettent  aux peuples de sortir de la pauvreté. Quand on ne peut pas  imposer les politiques néolibérales à l’intérieur,  on les impose à l’international  par des traités commerciaux.

Impact du néolibéralisme dans le domaine politique:

L’impact, le plus dangereux du néolibéralisme n’est  peut-être pas la crise économique qu’il a causée,  mais sa crise politique. Comme le domaine de l’État s’est réduit,  le pouvoir du vote des citoyens se contracte lui aussi, et avec lui la possibilité de changer le cours des vies. Lorsque les gouvernements perdent l’autorité qu’ils détiennent  par  l’offre de services publics,  leurs  seules possibilités alors sont  de menacer  et contraindre les gens à obéir. Si l’idéologie dominante empêche les gouvernements de répondre aux besoins de l’électorat, l’électorat se tourne alors vers les anti politiques, dont les actes  et arguments sont remplacés par des slogans, des symboles et des impressions.

La réduction des  choix  politiques du  néolibéralisme a eu un effet de boomerang en  propulsant Donald Trump.

Pourquoi les femmes ont-elles voté pour Trump?

Pourquoi ce vote des femmes ? Comment se fait-il  que les femmes aient  voté pour lui?

Une explication assez plausible réside peut-être dans le fait que l’on mesure sa valeur à  celle de l’attrait qu’on a  pour l’homme,  c’est pourquoi l’énergie des femmes se consume dans cette compétition horizontale avec les autres femmes où il n’y aura jamais de véritable gagnante. Une façon d’apparaître irrésistible aux hommes est peut-être de s’aligner  sur leurs positions  dans l’espoir qu’ils puissent  sauvegarder vos intérêts. La majorité des femmes noires et un grand nombre d’hispaniques ont voté pour Clinton. Le problème a été  les blanches.

Ce qu’il y a de positif dans la misogynie de Trump, c’est qu’il injecte une nouvelle vie, une nouvelle prise de conscience aux  demandes  d’égalité de traitement pour les femmes en tous lieux. Son attitude envers les femmes nous éclaire sur le sexisme quotidien qui se répand partout. La bonne nouvelle c’est que les jeunes femmes se rendent  compte que le chemin est encore long.  Trump  a revigoré le  féminisme en rappelant à tous, et notamment aux femmes, les violations graves à leurs droits, dont elles font l’expérience partout dans  le monde.

Que faire alors?

Il nous faut oeuvrer à un modèle de développement qui donne la priorité aux gens sur les profits. Nous devons exiger,  au niveau international, un système de développement économique qui protège, respecte et satisfasse aux droits humains,  notamment ceux des femmes.

Il nous faut réclamer, au niveau national et international,  des changements qui prônent des mécanismes de responsabilité pour les gouvernements, et notamment pour les secteurs corporatif et privé basés  sur le profit aux dépens du bien public.

Il nous  faut en finir avec la poursuite des stratégies économiques mondiales genrées qui utilisent les modèles économiques néolibéraux qui renforcent la pauvreté et les inégalités dans et entre les pays, entre les femmes et les hommes et qui marginalisent d’autant plus ses femmes.

Il nous faut construire un mouvement radical basé sur un agenda vraiment redistributif. Agenda qui inclurait  aussi des politiques luttant contre le racisme institutionnalisé, les inégalités économiques, les changements climatiques, l’inégalité   femmes/hommes et les violations des droits  humains des femmes.

Il nous faut travailler  à une réponse à la haine et  à la peur, symbolisées par  les forces anti féministes,  xénophobes et d’extrême droite.

Joanna Manganara 17 janvier 2017

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