Journée internationale des soins et de l’assistance

Commémoration annuelle le 29 octobre

Depuis des décennies, l’Alliance internationale des femmes, ainsi que d’autres organisations de femmes, parlent des inégalités dans le domaine du travail de soins, de la façon dont il est rémunéré, s’il l’est, à un taux bien inférieur à celui d’autres travaux.  Il s’agissait d’un domaine particulièrement préoccupant pour notre honorable présidente Joanna Manganara, qui s’y est intéressée à plusieurs reprises au cours de sa présidence.  Je suis sûr qu’elle éprouve, comme nous tous, une certaine satisfaction de voir que l’Assemblée générale des Nations unies a consacré une journée de son calendrier à cette question, qui est étroitement liée à l’objectif de développement durable n° 8 : travail décent et croissance économique. Désormais, le 29 octobre sera célébré comme la Journée internationale des soins et de l’assistance.

Les statistiques dans ce domaine sont bien connues des activistes féministes : près de deux fois plus de femmes que d’hommes travaillent dans des emplois de soins et trois fois plus de femmes que d’hommes effectuent ce travail sans rémunération. L’Organisation internationale du travail a récemment publié un rapport sur le thème Prendre soin d’autrui: Un travail et des emplois pour l’avenir du travail décent, qui donne un aperçu plus détaillé du sujet. Il peut être consulté en anglais, en français et en espagnol :

https://www.ilo.org/global/publications/books/WCMS_712833/lang–fr/index.htm

J’aimerais vous faire part de quelques réflexions qui me viennent à l’esprit concernant ce type de travail qui permet de donner la vie, de la rendre possible et de la sauver, et qui est scandaleusement mal rémunéré.

On suppose que les femmes ont un penchant « naturel » pour les soins, et on en conclut qu’elles n’ont pas besoin de recevoir beaucoup en retour pour des choses qu’elles feraient « naturellement » de toute façon. Si cette pulsion naturelle ou cette obligation innée de s’occuper d’autrui s’accompagne d’un amour pour cette activité, le simple fait de s’acquitter de cette tâche peut être une récompense suffisante. C’est ce que l’on pourrait penser.

On pourrait s’attendre à ce que tout le monde aime son travail, ou du moins aime le faire. Sur cette base, on pourrait exiger de chacun qu’il renonce à toute rémunération financière.

Imaginez la réaction des stars du football si on leur disait que participer à ce jeu fait partie de leur « instinct naturel de jouer » et que, parce qu’ils aiment le faire – et qu’ils aimeraient certainement le faire même sans être payés -, ils devraient aller sur le terrain pour un salaire minimum. Au lieu de recevoir des salaires de plusieurs millions, ils devraient céder la majeure partie de leur salaire aux infirmières qui s’occupent des patients gravement malades dans les unités de soins intensifs, ou aux enseignantes qui consacrent leur vie à l’éducation des générations futures et accompagnent les enfants jusqu’à l’âge adulte sur un chemin durable afin que notre société continue à valoir la peine d’être vécue.

On peut également se demander pourquoi il est plus rentable de réparer et d’entretenir des véhicules que d’appliquer des bandages ou d’effectuer des thérapies manuelles sur des personnes.

Il est presque insupportable que les fabricants de systèmes d’armes puissent amasser bien plus de richesses que le personnel soignant d’un hôpital qui s’occupe des personnes blessées par la guerre ou par des tirs jusqu’à ce qu’elles se rétablissent, ou parfois même malheureusement jusqu’à ce qu’elles meurent.

On pourrait multiplier les exemples illustrant le peu de reconnaissance financière dont bénéficient les personnes, en particulier les femmes, qui prodiguent des soins. Les tapes dans le dos ne suffisent pas à payer la facture de chauffage.

Cette nouvelle Journée des soins et de l’assistance devrait nous donner l’occasion de réfléchir à ce qui est vraiment important dans nos vies et à la manière dont la société devrait récompenser les contributions apportées par les soignants de toutes sortes. La société le fait généralement par le biais de l’argent et il est grand temps que l’argent qui circule dans l’économie des soins reflète cette importance.

Journée internationale des soins et de l’assistance – 29 octobre

Comic about hard working woman conducting domestic work and being belittled by peole who see her
flickr.com/photos/unwomenasiapacific/8578827881
Commons Photo Credit (Banner): Source 

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