Vers un G7 véritablement féministe et transformatif.

 

Comme le sommet du G7 se tient cette année à Biarritz, en France, des organisations féministes ont décidé de lui faire « adopter une position véritablement féministe et transformative »

Le G7 est un groupe de sept pays, canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et Etats-Unis. Ces pays sont décrits comme les économies les plus avancées du monde. L’Union Européenne y est aussi représentée et d’autres pays sont invités.

Cette année la France préside. L’an prochain ce sera le tour des États-Unis et l’année suivante de l’Arabie Saoudite.

Les ministres de ces différents pays se sont rencontrés afin de préparer ce sommet, et Société civile et associations féministes ont lancé des réunions parallèles pour faire   entendre leur voix lors de ce sommet.

L’équipe de l’AIF a participé à certaines d’entre elles à Paris. Deux d’entre elles se sont tenues au quartier général de l’UNESCO en présence des ministres des pays du G7 et avec la présence, à la seconde réunion de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française et du G7 pour 2019.

 

À la première réunion, le 9 mai, en présence de plus de 400 organisations féministes, des recommandations: » Vers un G7 véritablement féministe et transformatif », ont été remises aux ministres du G7 présents, parmi lesquels la Secrétaire d’Etat à l’Egalité et à la Lutte contre les Discriminations de France et les Ministres de l’Egalité Femmes/ Hommes/ et des Droits des Femmes du G7. Elles demandaient notamment:

La participation pleine et effective des femmes et des filles au processus de décision au sein du G7 et au-delà.

D’adopter une lecture féministe pour lutter contre les inégalités en matière de santé.

De Développer l’accès et le maintien des filles à une éducation inclusive de qualité.

De Lutter contre les violences sexistes et sexuelles par prévention, protection, soutien, aide et justice.

De reconnaitre la diversité des femmes en donnant une voix égale à chacune, quels que soient ses privilèges ou les situations de vulnérabilité auxquelles elle fait face.

D’augmenter les ressources financières dédiées aux ONGs, aux mouvements, féministes et aux chercheurs/chercheuses.

Le deuxième événement à l’UNESCO s’est tenu le 5 juillet. Les ONGs y ont été invitées par le Ministre français des Affaires Etrangères et de l’Europe, le Ministre français de l’Education Nationale et de la Jeunesse et Madame Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, à une Conférence Mondiale UNESCO « innover pour l’autonomisation des filles et des femmes par l’éducation ». Conférence clôturée par Monsieur Macron, Président de la République française.

Le président Macron qui nous a rappelé que 500 millions de gens étaient illettrés, qu’à peine 10 % de filles terminaient leurs études secondaires, que le prochain défi était de scolariser les 620 millions d’enfants de plus, dont 400 millions vivaient en Afrique, en s’opposant aux projets obscurantistes que Malala Yousafzai (lauréate du prix Nobel de la paix; « Special Guest » de l’évènement) venait de nous remettre en mémoire.

Il a ajouté que « le combat pour l’éducation des filles est un combat de civilisation » et qu’il n’y a « rien à mettre au dessus; « qu’une société ne peut réussir si la moitié de cette société n’est pas prise en compte ».

Puis il a parlé de ce qu’il espérait voir accepter au sommet de Biarritz: il a dit que la France continuerait d’allouer les fonds promis l’année dernière à Dakar et qu’il essaierait de les voir doubler par les pays du G7, avec priorité pour le Sahel. Il espère aussi mobiliser des fonds pour l’éducation des femmes et a dit qu’il soutient l’UNESCO dans ses choix. Il a ajouté qu’il faut demander des comptes. Que la France répondra de ses actions chaque année et qu’elle sera attentive à savoir où l’argent ira et les personnes avec qui elle travaille. Il pense aussi qu’il faut interdire les mariages forcés.

En ce qui concerne la société civile il espère que le G7 permettra de doubler les fonds alloués aux ONGs. Il a ajouté que pour chaque euro collecté par l’UNICEF le gouvernement français ajoutera 1 euro. Il espère encore que le G7 soutiendra les femmes prises dans les conflits et qu’ils créeront un fond pour aider les femmes entrepreneures. Il a ajouté que le sommet de Biarritz impliquera une mobilisation à long terme.

Enfin il a promis que l’année prochaine au sommet de Beijing +25 (qui se tiendra aussi à Paris sous sa présidence) on demandera aux états de s’engager pour l’égalité femmes/hommes et il a ajouté qu’Il y a un rendez-vous celui de 2030 où nous voulons que tous les enfants soient scolarisés et que nous aurons des comptes à rendre pour le présent et l’avenir. Il a terminé en ajoutant « l’Éducation des filles est un combat que nous mènerons sans relâche. D’ici à 10 ans nous l’aurons gagné »

 

Un autre événement était important aussi. Il a eu lieu le 3 juillet au Conseil Economique Social et Environnemental. il avait pour objet une discussion sur les inégalités face à L’éducation et la santé. Le Women 7 (W7- mouvement qui rassemble des associations qui défendent les droits des femmes et des filles dans les pays du G7 et dans le monde) a demandé aux ministres du G7 et du G5 (pour le Sahel)

De prendre des mesures concrètes pour intégrer les femmes et les filles dans les initiatives qu’elles leur demandent de prendre.

D’assurer l’autonomie des femmes et des filles pour 2030

D’assurer l’égalité et la parité.

La déclaration préparée par les associations a été signée par Monique Bouaziz au nom de l’AIF avant d’être remise au ministre des affaires étrangères de France pour être transmise à Monsieur Macron, Président de France et du G7 cette année.

 

Bien que les associations aient été invitées à rencontrer le président Macron, elles sont inquiètes, car pour l’instant, on leur refuse l’accès à l’espace réservé aux médias lors du sommet de Biarritz, ce qui est surprenant, car jusqu’alors elles avaient toujours pu accéder à cet espace, y compris l’an dernier au Canada, elles sont inquiètes de ce que cela pourrait créer un précédent. Elles poursuivent leurs efforts pour cet accès.

 

Les associations féministes n’attendent pas seulement les résultats du Sommet de Biarritz qui aura lieu fin Aout. Il est à noter qu’elles réfléchissent et commencent déjà à travailler pour le sommet Beijing+25 qui doit aussi se tenir à Paris, en Juillet 2020, sous présidence française.

 

Monique Bouaziz et Danielle Lévy

COMMENTS