Lettre ouverte de l’AIF sur l’amélioration urgente des mandats de paix ….

... pour prévenir et éliminer la violence contre les femmes et les filles par les soldats de la paix !

Women of DR Congo
Appel à l’action
Assurer les droits humains pour les femmes et les filles dans des zones à conflits :
Contrôle, responsabilités ; réforme des missions des gardiens de la paix de l’ONU

Deux commissions clé de l’Alliance internationale des femmes – la Commission sur la paix et la Commission sur les Droits Humains – ont reçu des informations crédibles concernant des femmes violées et parfois même mises enceintes par des soldats de la paix de la mission MONUSCO . Ces informations nous parviennent par nos membres dans la République démocratique du Congo (RDC) et de sources médiatiques.[1]

Nous sommes profondément préoccupées pour la santé, la sécurité et les droits humains des victimes de ces horribles événements – les femmes, les filles et les enfants nés des viols. Bien pire, ces informations choquantes reflètent des évidences de viols et de traite de femmes par des soldats de la paix de l’ONU suite de la guerre des Balkans.

Par ailleurs nous sommes inquiètes par rapport à l’effet sociétal de ce comportement scandaleux, sur la réputation et l’efficacité de l’ONU, du Conseil de Sécurité de l’ONU et de toutes les unités et missions de maintien de la paix.

Des mandats de l’ONU sont minés par des soi-disant gardiens de la paix qui commettent de graves crimes contre des femmes et des filles. L’impunité de ces crimes amène à plus de violence et mine la confiance en les institutions juridiques et politiques. Sans responsabilités attribuée aux acteurs, les voix des femmes ne sont pas entendues, et le cycle de violence continue.

L’Alliance internationale des femmes en appelle donc à l’action immédiate par l’ONU, selon les points suivants :

  1. L’ONU va enquêter sur et poursuivre les supposés auteurs, et mettre fin à l’impunité pour les supposés auteurs de crimes violents contre des femmes et des filles, pour établir une paix durable.
  2. L’ONU va mettre à disposition des fonds adéquats pour actualiser et améliorer les formations et le matériel didactique et les méthodes concernant le respect des droits humains des femmes par les forces de maintien de la paix. Ce qui comprend des instructions pour le respect de l’UNSCR 1820 :[2] arrêter les crimes de guerre contre des femmes, respect des droits humains des femmes, assurer une protection égale sous la loi et un accès égal à la justice, promouvoir la santé et la sécurité des femmes, et de considérer son propre personnel responsable des violations de ces garanties.
  3. L’ONU va évaluer et améliorer le processus de sélection pour les membres de ses forces de maintien de la paix. Ce qui implique le développement d’un système d’alerte précoce pour identifier des individus avec des tendances misogynes, pour de manière proactive exclure ces individus des unités de maintien de la paix et de leurs missions. En plus, tous les superviseurs de missions et d’unités, les observateurs personnels, et les personnes médiatrices doivent affirmer vouloir contrôler les forces de maintien de la paix pour mettre fin à la violence basée sur les genres.
  4. L’ONU va fournir à des femmes et des filles, surtout celles vivant dans des zones à conflits, des informations sur des flyers décrivant leurs droits humains et la protection par les forces de maintien de la paix par les forces de l’ONU. Ces flyers doivent contenir des numéros d’appel d’urgence et de contact avec des personnes médiatrices à utiliser en cas de menace ou de violence.

L’AIF en appelle aussi à un contrôle de l’ONU par la communauté internationale, selon les points suivants :

  1. Nous demandons d’urgence à l’Alliance globale des Institutions nationales des droits humains et à toutes les institutions nationales des droits humains (INDH) d’accélérer les actions avancées par l’ONU dans des gouvernements nationaux et régionaux.
  2. Nous en appelons à tous les Mécanismes nationaux de promotion de la femme de rappeler à toutes les entités et institutions, y compris l’ONU, leurs responsabilités d’assurer les droits civils et humains dues femmes, et de garantir leur protection sous les lois internationales, nationales, régionales et locales.

L’AIF, en soutien à sa commission sur la paix et la commission sur les droits humains, en appelle à d’autres organisations de la société civile, en particulier, mais pas exclusivement, celles qui défendent les droits des femmes et la paix, de signer cette lettre ouverte, et d’en utiliser le texte en entier ou en partie, pour s’adresser aux entités mentionnées ou à leurs états membres avec ces propositions, et les leurs, pour des missions de maintien de la paix plus sûres.

En espérant une réaction très active de la part des organisations interpellées contre cette injustice qui perdure, je vous souhaite force et courage dans les activités à venir.

Alison Brown, Présidente
International Alliance of Women (IAW)
Alliance Internationale des Femmes (AIF)

[1] 2025/01/07. https://www.passblue.com/2025/01/07/paternity-claims-against-peacekeepers-the-problem-that-wont-go-away/

[2] https://www.un.org/shestandsforpeace/content/united-nations-security-council-resolution-1820-2008-sres18202008

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