Paris 11 décembre 2015
Aujourd’hui, lendemain de l’anniversaire de la Déclaration Universelle sur les Droits de l’Homme, adoptée ici à Paris le 10 décembre 1948, la société civile est particulièrement déçue que les références à la protection des droits, à l’égalité et aux écosystèmes aient été retirées de l’Accord sur le Climat.
Pendant toutes les négociations, la société civile a été unie et l’est restée en ce qui concerne l’appel pour que les droits humains, les droits des autochtones, l’égalité femmes/hommes, la participation à égalité pleine et entière des femmes, une transition juste de la main d’oeuvre créant un travail décent et des métiers de qualité, une nourriture saine, une équité entre les générations, l’intégrité des écosystèmes pour tous soient intégrés à l’article 2 de l’ l’Accord de Paris.
Les organisations de la société civile du monde entier s’attendent à un accord à Paris, ambitieux et juste, reflet des droits et des besoins, de tous les individus et de tous les peuples, dans sa réponse à cette crise climatique.
Quelle déception, qu’au pays à l’origine des Droits de l’Homme, la Présidence française du processus de la COP 21 puisse éditer ce projet.
Le Président Hollande a déclaré que la COP 21 serait » un pas de plus pour les Droits de l’Homme ». La Présidence française se tient derrière sa « neutralité » et proclame qu’ils n’ont pas le droit de prendre une position claire. Mais il n’est pas question de neutralité en ce qui concerne le devoir des Etats de respecter et protéger nos droits et l’environnement. Un état fait le choix, de remplir ce devoir ou de s’en abstenir.
La société civile a des doutes sur cet engagement et est profondément touchée par l’échec de ce document à avaliser une approche basée sur les droits humains dans l’Accord de Paris.
Cette semaine encore, L’article 2.2 du document négocié incluait un langage très fort en ce qui concerne les droits humains et l’égalité femmes/hommes, et certaines des versions précédentes incluaient les sept éléments essentiels.
En dépit de la pression de plusieurs des Parties pour faire inclure ces principes transversaux, non seulement dans le préambule, mais aussi dans la partie opérationnelle de l’Accord de Paris dont l’effet porte sur la totalité de l’accord, ils en sont absents. La Présidence française et les Parties doivent se battre pour que ces droits soient inclus dans l’article 2.
Dans ce combat nous soutenons la ferme délégation du gouvernement mexicain qui, avec des Champions des droits et de l’égalité, a formé un groupe » Friends of Principles » (Amis des Principes). Il est temps à présent que les pays se lèvent et fassent entendre leur voix pour défendre les individus, les peuples et les écosystèmes comme éléments centraux de cet accord historique.
Nous sommes venus ici pour un accord qui protégerait les peuples et la planète. C’est le moment de lui indiquer le bon chemin, de construire sur ce qui a déjà été bâti dans l’UNFCCC (United Nation Framework on Climate Change – Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique) et de lui conférer reconnaissance, non seulement dans le préambule de l’Accord, mais en le rendant opérationnel dans l’article 2 de l’Accord.
On ne peut laisser une poignée de pays réticents, plonger les droits humains dans le silence ou en diminuer le poids dans le changement climatique, qui inclut le droit des peuples autochtones, l’égalité femmes/hommes, la participation pleine et entière des femmes, une transition juste de la main-d’œuvre créant un travail décent et des emplois de qualité, la sécurité alimentaire, l’équité entre les générations, et l’intégrité des écosystèmes
Nous demandons à la Présidence française et à toutes les Parties de la COP 21 de faire preuve de vrai leadership, en s’assurant que ces éléments essentiels retrouvent leur place au cœur de cet accord.
Joanna Manganara