Il y a eu, ces dernières années, un développement important en ce qui concerne les organisations de la société civile et plus particulièrement les organisations et réseaux de Droits des Femmes, c’est la diminution des espaces qui leur sont réservés à tous les niveaux depuis le national jusqu’à l’international.
Ce développement se manifeste dans un contexte d’attaques de plus en plus intenses contre les droits humains et, en particulier, contre les droits humains des femmes et des filles.
Nous en avons fait l’expérience durant la CSW59 où a eu lieu un très important recul: l’exclusion des organisations de la société civile (OSC) et des organisations féminines et féministes, aussi bien des négociations de la déclaration politique, que de la résolution sur les méthodes de travail de la Commission du Statut de la Femme. Quelles sont donc les causes de La situation présente.
L’environnement international n’est pas aujourd’hui très porteur en ce qui concerne la réalisation des droits humains et notamment, ceux les femmes. Le modèle macro-économique actuel est incapable de s’attaquer aux barrières structurelles de l’égalité femmes/hommes, ni à la réalisation des droits humains des femmes et perpétuent ainsi la pauvreté, l’inégalité et la division genrée du travail.
Les OSC , les organisations de femmes et de féministes devraient exiger un nouveau paradigme de développement basé non seulement sur la croissance économique, mais qui donne aussi la priorité aux gens plutôt qu’aux profits. Un nouveau paradigme de développement qui régule le rôle du secteur privé grâce à des cadres contraignants; qui alignent leurs actions sur les droits humains et les objectifs du développement durable et rend les corporations responsables de toutes violations de droits humains et de l’égalité femmes/hommes.
Il faudrait en appeler aux politiciens afin qu’ils reconnaissent le rôle essentiel qu’ont joué les organisations de femmes, de féministes et de défenseures des droits humains dans la lutte pour l’égalité femmes/ hommes, pour les droits humains et l’autonomie des femmes et des filles. La tentative de marginalisation du rôle de ces groupes par les gouvernements est un véritable affront à toutes les femmes.
il serait bon que l’OSC et les organisation féminines et féministes interpellent gouvernements et politiciens afin qu’ils créent des mécanismes de responsabilité efficaces aux niveaux national, régional et international et que ceux-ci mettent en place les responsabilités de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire des acteurs étatiques ou non, institutions multilatérales comprises, capables de répondre de leur rôle dans la perpétuation des inégalités de genre et de la violation des droits humains des femmes.
Nous en appelons aux Politiques pour qu’ils fassent preuve d’une volonté politique nouvelle et passent de l’engagement à l’accomplissement. Nous leur demandons de travailler à l’adoption d’un nouveau paradigme de responsabilité qui pourra rendre tout le processus du développement durable plus transformatif, et mieux répondre aux besoins des gens. Comme l’a dit le Secrétaire Général des Nations Unies, un nouveau paradigme de responsabilité sera de fait le test d’un développement centré sur la personne. Ce nouveau paradigme de responsabilité devra institutionnaliser la participation des OSC, notamment des organisations féminines et féministes et des groupes marginalisés, dans la mise en œuvre, La revue et le monitoring de l’Agenda du Développement Post 2015 à tous les niveaux. Il devra assurer aux OSC et aux organisations féminines une large place afin qu’elles puissent rendre les décisionnaires responsables de leurs actions et demander réparation si nécessaire.
Les états devraient reconnaître qu’en participant aux mécanismes de responsabilité, à l’audition des parties prenantes et des personnes concernées, elles aident à assurer la mise en œuvre à tous les niveaux.
Joanna Manganara 15 Octobre 2015