La centralité de l’autonomie des femmes, de l’égalité femmes/hommes et de la réalisation des droits humains des femmes dans le développement durable est de mieux en mieux reconnue ces dernières décennies.
Cette reconnaissance est évidente dans bon nombre de normes et d’accords internationaux. La plate-forme d’action de Beijing assure que l’avancée des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes est une question de Droits de l’Homme, une condition de justice sociale et le seul moyen de construire une société durable juste et développée.
Le document final « transformer notre monde: l’Agenda 2030 pour le développement durable agréé par les Etats Membres lors du Sommet sur le Développement Post 2015 qui s’est tenu à New York en septembre 2015, reconnaît tout au long de son préambule et de sa déclaration que la réalisation de l’autonomisation des femmes, de l’égalité femmes/hommes et des droits des femmes sont une condition préalable du développement durable.
Les objectifs du Développement Durable apportent de grandes améliorations par rapport aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, qui n’étaient en gros, qu’un pacte entre donneurs et pays en développement. Les nouveaux objectifs sont applicables à tous les pays. Il s’intéressent à la pauvreté et au manque en tous lieux, ne laissent personne derrière, et tiennent les pays responsables de la prise de mesures.
Les objectifs du développement durable sont plus sensibles au genre, proposent des engagements égalité femmes/hommes transversaux, ainsi qu’un objectif spécial dédié à l’égalité des sexes et à l’autonomie des femmes et des filles. Cependant l’agenda 2030 ne réussit pas à proposer une approche complète du développement durable basée sur les Droits de l’Homme. Il ne réussit pas non plus à reconnaître la nécessité d’incorporer aux objectifs du développement durable, une analyse basée sur les droits des femmes.
L’autonomie des femmes demande, d’une part, la construction d’un environnement favorable à la mise en œuvre de leurs Droits Humains et d’autre part, le renforcement de leurs compétences et de leurs capacités d’actrices du changement pour le développement durable. Dans l’agenda 2030 des Objectifs du Développement Durable, les cibles et les moyens de mise en œuvre ne répondent pas aux déséquilibres systémiques qui dénient les Droits Humains basiques des femmes et les filles. Donc l’Agenda 2030 ne contribue pas suffisamment à la création d’un environnement favorable.
Joanna Manganara – 29 Octobre 2015