Les femmes rurales sont des agents actifs de changement économique et social et de protection environnementale, cependant elles sont de bien des façons maintenues dans leur rôle de fermières, de productrices, d’investisseuses, d’aidantes et de consommatrices.
Une personne sur quatre dans le monde est une femme rurale et elles constituent une large portion des travailleurs agricoles .Elles jouent un rôle essentiel en assurant nourriture et sécurité nutritionnelle, en éradiquant la pauvreté rurale et en améliorant le bien-être de leurs familles.
Pourtant elle continuent à faire face a de sérieux défis dus aux stéréotypes basés sur le genre qui leur dénie un accès équitable aux opportunités, aux ressources, aux biens et services.
L’Agenda 2030 du Développement Durable et ses 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) est intrinsèquement lié à la vie des femmes et des filles partout dans Le monde, y compris celle des femmes rurales qui sont vitales pour son succès. Les objectifs pour en finir avec la faim, réussir la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable, de même que les objectifs pour atteindre l’égalité de genre et l’autonomie des femmes sont particulièrement centrés sur les femmes rurales.
Il est intrinsèquement reconnu que la pauvreté est fortement concentrée dans les zones rurales et que des progrès substantiels vers la réalisation des ODD dépendent beaucoup de l’amélioration agricole et du développement rural.
L’amélioration des performances agricoles a le potentiel d’augmenter les revenus ruraux et de faire acquérir du pouvoir à nombre de gens de zones rurales
Ainsi l’agriculture, plus que tout autre secteur, peut élever les gens de façon massive. Un cercle vertueux de famine réduite, de productivité accrue, de revenus meilleurs, et de réduction durable de la pauvreté peut être mis en route.
Si les femmes rurales avaient un accès égal à celui des hommes, aux ressources productives, telles que les graines, les outils et les fertilisants, elles augmenteraient les récoltes de leurs fermes de 20 à 30 %. Ceci augmenterait la production agricole totale de 2.5 à 4 % et réduirait le nombre de mal nourris de 17 à 12 %..
Les femmes rurales sont les agents clés pour réaliser les changements transformationnels, économiques, environnementaux et sociaux nécessaires au développement durable. Quels sont les plus grand défis que les femmes et les filles ont à affronter aujourd’hui, et comment y faire face.?
Leadership, prise de décision, Visibilité.
La sous-représentation des femmes rurales dans la vie publique comme privée, est très importante dans la plupart des pays. Les états devraient établir des quotas et des objectifs pour leur représentation dans la prise de décision.
Quand les femmes sont engagées dans des associations, de producteurs et de commerçants , de coopératives, de conseils du travailleurs et d’institutions financières, elles peuvent faire pression pour faire entendre leur point de vue, faire prendre en compte leurs besoins, faire respecter leurs droits.
Des aménagements institutionnels sont nécessaires pour soutenir la participation des femmes à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation de la politique, dans le cadre des processus décisionnels.
Egalité d’accès et de contrôle des terres et autres ressources productives rurales, technologie, marchés et financement.
Les états devraient s’assurer que les lois et les politiques nationales garantissent le droit des femmes rurales à la terre, y compris en cas de divorce et de séparation, ainsi que leurs droits à l’héritage, aussi bien en système coutumier que statutaire. On estime que les femmes rurales possèdent moins de 10 % de la propriété dans les pays développés et 2 % dans les pays en développement. Assurer le droit à la terre est vital pour l’autonomie économique des femmes rurales.
Priorité devrait être donnée à faire mieux connaître leurs droits aux femmes, à renforcer la législation et accroître l’accès des femmes à l’assistance juridique.
L’accès des femmes aux services financiers, y compris économies, assurance et crédits est essentiel pour leur permettre de bénéficier des opportunités économiques dans les zones rurales. L’accès à la micro-finance peut accroître leur investissement dans la technologie comme les panneaux solaires, pour générer de l’électricité et dans les technologies agricoles qui peuvent renforcer la profitabilité de leurs travaux.
Promouvoir l’emploi des femmes rurales, emplois décents et protection sociale.
Bien qu’étant source de revenus pour 86 % des femmes et des hommes ruraux, et génératrice d’ emplois pour 1.3 milliards de petits fermiers et de travailleurs sans terre, l’agriculture seule ne peut réduire la pauvreté.
Les états devraient assurer et étendre, égal accès aux opportunités d’emplois et de travail décent, dans les secteurs agricoles et non agricoles.
Ils devraient faciliter la transition du secteur informel au secteur formel ,y compris dans la promotion et le renforcement des opportunités économiques dans les micro et les petites entreprises, les entreprises sociales durables et les coopératives. Ces entreprises et ces coopératives pouvant appartenir à différents secteurs: transports, stockage, infrastructure, service sectoriel local, tourisme, commerce, agri travail, industrie rurale.
Les états devraient établir et étendre les systèmes de protection sociale nationale avec une perspective de genre, afin de proposer une protection sociale basilique et des mesures sociales d’aide pour les femmes rurales de tous âges. Ils devraient aussi prendre des mesures pour assurer un soutien financier de long terme à de tels systèmes. Des planchers de protection sociale devraient aussi être reconnus par les états comme une base systémique pour aborder la pauvreté et la vulnérabilité.
Travail des soins non rémunéré, infrastructure et prestation de services.
Les principaux obstacles auxquels doivent faire face les stratégies de développement rurales et les programmes d’emplois générationnels concernant l’accès des femmes rurales à un emploi décent, sont le travail des soins non rémunéré, le partage inégal des soins et des autres responsabilités f domestiques.
Les femmes représentent plus de la moitié de la charge totale du travail, or les activités du marché rémunéré des femmes ne représentent qu’ 1/3 de ce travail tandis que, celui des hommes représente 3/4 de ce travail. Le temps passé par les femmes en responsabilités domestiques, limite leurs opportunités de participer aux forces du travail, ou de s’engager dans une activité économique et leur fait manquer des opportunités d’aller à l’école.
Les états devraient réduire le travail non rémunéré par l’investissement, les infrastructures et technologies d’économies de travail centrées sur des tâches de soins ménagers afin d’aider les femmes rurales à réconcilier le travail et les responsabilités familiales.
Des mesures sont aussi nécessaires pour améliorer l »accès aux établissements de santé,à l’éducation, à la formation et à d’autres services de soutien.
Le travail non rémunéré devrait être estimé et rendu visible aux décideurs politiques afin qu’il devienne l’objet de l’attention politique et de l’investissement dans les zones rurales.
Les états devraient mettre en œuvre des politiques favorables au partage de la charge et s’attaquer aux stéréotypes de genre qui empêchent les hommes de contribuer au travail non rémunéré des soins.
Collecte de données
La nécessité d’améliorer la collecte de données ventilées par sexe, âge, zones rurales, urbaines, ainsi que les indicateurs sensibles au genre est impérative. L’analyse et l’utilisation de données est essentielle à des politiques genrées dans les zones rurales. (conception, mise en œuvre, suivi et évaluation.)
Pour relever le défi ci dessus de mettre fin à l’écart entre les sexes, bien les efforts sont à faire afin d’autonomiser les femmes et les filles en zone rurale. C’est pourquoi nous faisons appel aux états membres pour:
Augmenter les investissements et les infrastructures, les services essentiels, les technologies autochtones, traditionnelles et nouvelles et les capacités productives dans les zones rurales afin de réduire le travail des soins, non rémunéré, des femmes et d’améliorer leurs moyens de subsistance durables.
Reconnaître et soutenir les femmes comme actrices dans le changement climatique, dans l’adaptation, dans les mesures d’atténuation, dans la réduction des risques de désastre et dans les stratégies de résilience (protection de l’eau, nourriture, énergie de carburant, moyens de subsistance).
Renforcer les mécanismes responsables, sensibles au genre, pour assurer que les femmes rurales et leurs organisations puissent influencer la formulation des politiques, la mise en œuvre et le suivi à tous les niveaux afin de permettre aux femmes rurales de demander des comptes à tous les responsables.
Prévenir et éliminer toute forme de violence envers les femmes et les filles rurales y compris les pratiques nuisibles
En ce qui concerne le rôle de la société civile, l’AIF fait bon accueil au GR 34 sur les femmes rurales, récemment adopté et qui interprète l’article 14 de la CEDEF dans le contexte d’ensemble de la Convention.
Le GR 34 apporte une grande aide aux organisations féminines et à la société civile plus généralement, car c’est un outil important grâce auquel la responsabilité des gouvernements peut être contrôlée.
Joanna Manganara