Présidente de l’AIF Joanna Manganara s’engage à combattre l’inégalité de genre et la féminisation de la pauvreté

Discours inaugural de Joanna Manganara, 14e présidente de l’Alliance Internationale des Femmes.

Dans son introduction, Johanna Manganara a exprimé sa gratitude pour le support qu’elle a reçu et a remercié tout spécialement les responsables sortantes pour le travail accompli. Elle a exprimé sa reconnaissance pour tout ce qu’elle a appris de leur exemple et attend avec impatience de collaborer avec le nouveau Bureau à la poursuite de la lutte pour les droits humains des femmes.

Elle a ajouté :

Maintenant, j’aimerais m’occuper des priorités qu’en tant qu’organisation, nous avons décidées, ainsi qu’aux défis qui nous attendent.

Le monde est soumis à des bouleversements importants et à des changements d’une grande portée. Nous sommes face à de nouveaux problèmes comme la crise financière, les troubles arabes, le changement climatique, la crise alimentaire et d’autres crises.

Selon moi, nos priorités doivent être l’inégalité de genre et la féminisation de la pauvreté, qui se trouve exacerbée par la crise financière. Les femmes constituent la majorité des pauvres de ce monde. La majorité des travailleurs des secteurs les plus vulnérables – domestiques, travailleurs du vêtement, fermiers de subsistance, sont des femmes. Les femmes qui souffrent des désastres climatiques dont elles sont moins que tous, responsables.

Les OMD ne se sont en rien attaqués aux causes profondes de la pauvreté, notamment à l’inégalité féminine, ce qui a rendu impossible aux Objectifs d’apporter des changements.

De plus l’égalité Femmes/hommes ne peut être réalisée dans un environnement caractérisé par des politiques économiques qui ne respectent pas les Droits Humains.

Aussi il serait bon de surveiller les politiques macro-économiques et de les évaluer, en étant attentives au principes de non-discrimination, d’égalité femmes/hommes, et de Droits Humains.

la crise, c’est sûr, a apporté des changements dans le discours de politique économique. La foi aveugle des économistes, quoique pas de tous, dans les forces self – régulatrices du marché a été ébranlée. Mais, Jusqu’à présent, ces changements ne se sont retrouvés dans aucune évolution substantielle correspondante dans les politiques.

Les gouvernements, de ce fait, n’ont pas donné de réponse appropriée aux conséquences dramatiques de la crise. Changer de politique ne suffit pas. Il faut aussi un changement de fond du paradigme de développement prépondérant. La crise actuelle revoie un modèle de développement aveugle aux problèmes de droits environnementaux et humains qui confond croissance économique et progrès de la société.

Tout nouveau cadre de développement doit donner priorité à l’égalité femmes/hommes et à l’autonomie des femmes, du fait de l’injustice pesante à laquelle celles-ci sont confrontées partout dans le monde et à l’impact dommageable de l’inégalité de genre sur la réussite des autres objectifs du développement.

Par conséquent le nouveau cadre du programme de développement post-2015 devrait intégrer: des politiques macro économiques, l’égalité femmes/hommes et les Droits Humains.

Le programme post-2015 doit en effet garantir le spectre complet des droits des femmes. Il ne devrait avoir qu’un seul objectif l’égalité femmes/hommes et les droits humains des femmes et des jeunes filles, ainsi qu’une perspective égalité de genre, transversale à la totalité du programme post-2015.

Pour une prise de conscience des droits des femmes, il est essentiel de s’attaquer aux causes structurelles de l’inégalité de genre et de la pauvreté, telles que la violence endémique envers les femmes, les soins fournis sans contrepartie financière , le contrôle limité de leurs biens et propriétés, leur participation inégale à la vie publique et aux décisions dans le privé, l’accès inégal et incomplet à une éducation secondaire de qualité pour les jeunes femmes , à l’accès universel à la santé reproductive et sexuelle et à ses droits, l’accès à un travail décent sur une base égale à celle des hommes.

Telles sont les priorités dans le contexte du programme de développement post 2015. Notre plan d’action en contient la plupart. Nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives sur ces questions ou le faire en collaboration avec des partenaires. Il faut que nous soyons plus visibles. Il faut faire plus de lobbying. Il faut avoir plus d’influence.

Il nous faut prendre des positions et les présenter sous forme de déclarations à la Commission du Statut de la Femme, à la Commission du Développement Social, au Conseil des Droits de l’Homme etc. Il nous faut contribuer au travail des rapporteurs spéciaux onusiens sur la violence, la pauvreté et les Droits de l’Homme entre autres.

Nos organisations membres doivent continuer à contribuer au rapport alternatif (Shadow Report) dans leurs pays respectifs et au Comité CEDAW à Genève, contribuer au rapport périodique universel du Conseil des Droits de l’Homme qui a une large couverture médiatique. Voilà quelques-unes des initiatives que nous pouvons entreprendre.

Notre vision est de créer un monde où l’égalité femmes/hommes n’est jamais mise en question et où discrimination et violence envers les femmes et les filles appartiennent au passé.

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