L’heure est venue: activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes.

Sizani Ngubane
Sizani Ngubane

 

 

 

Le thème pour journée la internationale des femmes du  8 mars 2018 est: “l’heure est venue: activistes rurales  et urbaines transforment la vie des femmes”

Les femmes rurales qui représentent  un quart de la population mondiale et la majorité des 43% de femmes du groupe  agricole mondial sont des agents actifs de change économique et social et de protection environnementale,  pourtant elles sont de bien des façons réduites à leur rôle de fermières,  de productrices, d’investisseuses, d’aidantes, et de consommatrices. A presque chaque mesure de développement, par  suite d’inégalités de genre et de discrimination, les femmes rurales s’en tirent moins bien que les hommes  ruraux ou les femmes urbaines. Par exemple,  alors que la différence de rémunération mondiale entre les hommes et les femmes est de 23 %, dans les zones rurales Elle peut monter jusqu’à 40 %.

Selon la Recommandation Générale (RG) 34 de la CEDEF sur les droits des femmes rurales, celles-ci font face a des barrières structurelles pour  jouir pleinement de leurs droits humains,  qui sont totalement oubliés  ou insuffisamment abordés dans les lois, les politiques, Les budgets les investissements et les interventions à tous les niveaux dans tous les pays. Les notes de la RG 34 disent que les femmes rurales tendent  à être exclues du commandement et de  la prise de décisions, qu’elles  sont touchées de façon disproportionnée par la pauvreté et l’inégalité d’accès à  la terre et aux ressources naturelles,  aux infrastructures et aux services, à un  travail décent et à la protection sociale.

UN -Femmes  a récemment édité un rapport  dont le titre est “transformer les promesses en actions: l’égalité femmes/ hommes dans l’Agenda du Développement Durable”. Le rapport examine les progrès et les défis dans la mise en œuvre   du  point de vue perspective  de genre, des objectifs du Développement Durable (ODD).

Le rapport ONU souligne que les progrès vers les objectifs de développement durable pour les femmes et les filles sont  d’une lenteur inacceptable et, tant que les progrès en égalité de genre ne seront  pas accélérés de façon significative, la communauté mondiale ne sera pas capable de tenir sa promesse. Le rapport conclut que l’accent mis sur les femmes et les filles que proposent les ODD est encore à mettre en pratique.

Le rapport demande de meilleures données, statistiques et analyses qui puissent permettre de tenir les gouvernements, les compagnies et les autres parties prenantes responsables de leurs engagements à  l’égalité femmes/ hommes.

Pour ce qui concerne les femmes rurales, l’AIF demande  Le renforcement des mécanismes  de responsabilisation de l’égalité femmes/hommes afin  d’assurer que les femmes rurales et leurs organisations puissent influencer la formulation, la mise en œuvre et le  suivi des  politiques à tous les niveaux de gouvernement et leur permettre de demander des comptes à tous les responsables.

L’AIF accueille la RG 34 de la CEDEF sur les droits des femmes rurales, qui vient  d’être adoptée.  Elle interprète l’article 14 de la CEDEF  sur les femmes rurales dans le contexte de la Convention dans son ensemble.

La RG 34 est une aide précieuse pour les organisations de femmes et la société civile car c’est un outil important par lequel la responsabilisation des gouvernements peut-être vérifiée.  Un appel à la responsabilisation  gouvernementale sur  les Droits humains des femmes rurales lors de la  Journée Internationale des Femmes est une action intéressante mais cela ne suffit pas.

Bien qu’il y ait mobilisation mondiale pour un futur plus égalitaire,  ses résultats en sont très limités. L’élan ne se transforme pas  en acte d’autonomisation des femmes en tous milieux, ruraux  comme urbains.

Il nous  faut autonomiser les femmes rurales afin qu’elles  puissent demander des comptes à leur gouvernement,  à propos de leurs droits humains. Une façon de le faire,  c’est de soutenir les associations de femmes qui travaillent  à l’autonomisation de ces femmes. Nous devons aussi soutenir les activistes, notamment rurales, qui travaillent sans relâche a revendiquer  les droits des femmes et à réaliser leur plein potentiel.

C’est ce  qu’a fait l’AIF en nominant Sizani Ngubane au prix  ” Woman of Distinction” 2018 accordé par N60/CSQ NY. Sizani  a eu le prix pour le travail qu’elle fait avec le Mouvement des Femmes Rurales (Rural Women’s Mouvement – RWM) qu’elle a créé dans les années 90, en Afrique du Sud.

Le RWM est un  mouvement de femmes rurales pour les femmes rurales.

Le RWM est le seul mouvement de terrain qui mène une campagne intensive pour la terre, la propriété et  les droits d’héritage des femmes et des filles. Elles font du lobbying auprès  du Parlement National et de ceux qui font les lois pour obtenir des politiques faciles à utiliser par les femmes autochtones et  les filles. Sizani a travaillé dur pour autonomiser les femmes rurales et autochtones  et les faire entendre.

Le RWM qui a débuté avec un groupe de 250 femmes autochtones et rurales  et des jeunes est à présent devenue une coalition de 501 organisations  à base  communautaire, dont le nombre de membres avoisine les  50 000 femmes.

Sizani leur  assure une formation sur différents textes de législation et de politique et encourage les femmes et les jeunes filles à participer efficacement  à l’élaboration des politiques en les aidant à préparer des observations orales et écrites qui seront présentées devant les différentes structures des décideurs politiques au Parlement National.

Le RMW a engagé avec succès des poursuites contre des actes gouvernementaux déclarés non constitutionnels pour cause de préjugés sexistes. Le RWM a aussi fait campagne contre des projets de loi gouvernementaux créant un système légal de séparation, avec  des droits de seconde classe pour les gens des Bantoustans, notamment les femmes qui ont été retirées.

Les actions du RWM ont contribué à une diminution de 15 % des maladies transmissibles dans les endroits où il oeuvre, et de 10 % des grossesses des adolescentes ces 7 dernières années. La pratique traditionnelle de l’enlèvement et du mariage forcé les filles ” ukuthwala” a cessé.

Sizani est bien plus qu’une activiste, c’est une défenseure des droits humains.  Son grand activisme lui a causé  bien les  attaques qui ont mis sa vie en danger.  Dans l’une de celles-ci son frère a été tué.

Le RWM a eu un grand impact sur la vie des femmes rurales en Afrique du Sud, surtout parce que Sizani est un modèle pour les jeunes filles et les femmes.  Par son exemple elle leur apprend à croire en elles-mêmes et que les femmes ont le pouvoir de percer et d’atteindre leurs buts.

 

Joanna Manganara – Présidente –

le  6 mars 2018

Sizani Nguban

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