La déclaration politique adoptée par la 59eCSW à l’occasion du 20e anniversaire de la Quatrième Conférence Mondiale sur les femmes est un texte faible. De plus nous désapprouvons la procédure adoptée pour ce texte car il n’a pas été permis à la société civile d’y participer, violant ainsi les principe de transparence et de responsabilité des gouvernements.
La déclaration ne fait que réaffirmer les engagements préexistants et ne reflète en rien les avancées réalisées au profit des droits humains des femmes, atteints lors des meetings régionaux.
La plus grande faiblesse de la déclaration se trouve dans le fait que le langage afférent à l’égalité hommes/ femmes, à l’autonomisation et aux droits humains des femmes et des jeunes filles, n’est utilisé à aucun moment de la déclaration.
Les défis auxquels le monde fait face, et qui affectent de façon disproportionnée les femmes, ne sont pas mentionnés de façon explicite: défis économiques, inégalités, Changements climatiques, montée des fondamentalismes, crises multiples telle la crise financière.
Le lien avec l’Agenda du Développement Post 2015 est lui aussi très ténu, car le langage ne fait référence qu’à l’utilisation d’opportunités pour intégrer la perspective de genre dans les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable. Rien ne dit, alors, que les droits humains et la perspective de genre seront intégrés à tout l’Agenda du Développement Post 2015. Il n’y a pas non plus de support clair à un objectif spécifique égalité de genre.
Il n’est pas non plus fait mention que, pour atteindre des changements transformatifs, l’Agenda du Développement Post 2015 doit assurer la réalisation universelle des droits humains de toutes les femmes et jeunes filles, en y incluant les droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que les droits civils et politiques reconnus dans les instruments de droits humains internationaux, Il est impossible de reconnaître que, seuls, les motifs croissance économique et profit, puissent être stratégiques pour un développement durable.
Dans la déclaration, Il n’est fait mention nulle part que dans le processus de responsabilité les moyens de mise en œuvre doivent venir surtout des ressources publiques et que les fonds privés doivent aussi être responsables de leur impact social, environnemental et sur les droits humains.
Les organisations de droits des femmes, Les organisations féministes, Les activistes de terrain et les défenseurs des droits humains des femmes ne sont pas mentionnés en dépit du fait qu’ils ont fait le travail ayant le plus d’impact et le plus innovant en ce domaine.
Pour conclure, le processus d’adoption de la déclaration, ainsi que sa substance renvoient l’image d’un très sérieux retour en arrière de l’égalité hommes/femmes, de l’autonomie et des droits humains des femmes et des filles.
Déclaration politique CSW59
Joanna Manganara