Située en Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau ...
… pays lusophone avec une population de 1 597 000 habitants est devenue indépendante en 1974 avec la guerre de libération. Historiquement les femmes ont toujours joué un rôle important en Guinée-Bissau, notamment durant la guerre de libération avec des héroïnes comme Titina Syla qui se sont battues aux front dans les mêmes conditions que les hommes.
Des progrès importants ont été enregistrés de l’indépendance à nos jours quant au rôle et à la place de la femme dans la société Guinéenne ; mais beaucoup reste à faire eu égard au potentiel de la femme. Malgré les coûts d’Etat répétitifs qui ont fragilisé la démocratie et ralenti l’élan des femmes, l’approbation de la politique nationale de genre (2012-2015), la mise en place d’un plan d’action avec une sensibilisation sur le rôle de la femme dans la politique, le renforcement de la plateforme politique des femmes pour une pleine participation de la femme à la vie politique, à la prise de décision et à la consolidation de la paix.
Sur le plan économique beaucoup d’obstacles se dressent à l’émancipation économique de la femme en Guinée-Bissau. Les défis à relever portent sur l’éducation et la formation professionnelle, l’accès aux ressources disponibles (accès au crédit, accès à la propriété foncière) la lourdeur des tâches ménagères qui étouffe le potentiel de la femme pour une participation pleine et efficace à la vie sociale et économique du pays.
Sur le plan politique, malgré le fait que les femmes représentent 50,4% de la population, on leur attribue moins de 30% de représentativité au parlement. Depuis 2014 des recommandations d’intégration de la dimension genre ont été formulées dans les nouvelles politiques mais leur effectivité reste encore dérisoire à ce jour.
Sur le plan Juridique malgré le travail remarquable de la société civile notamment la ligue des droits de l’homme, le centre pour l’information et l’orientation juridique et l’ONU Femmes l’accès de la femme à une justice équitable pose encore problème. De nombreux cas d’abus et de violences sont encore notés surtout en milieux rural où le droit coutumier prime sur le droit civil.
Le combat pour l’équité et l’égalité entre hommes et femmes demeure une priorité et nécessite plus d’engagement de la part des femmes et de la société civile mais aussi et surtout une volonté réelle de la part des autorités étatiques d’élaborer un agenda clair d’intégration concrète de la dimension genre dans les politiques. Il faut renforcer les capacités des femmes dans les métiers verts à forte valeur ajoutée en rapport avec le potentiel économique du pays et alléger le travail de la femme guinéenne qui consacre 85 % de son temps de travail aux travaux ménagers, à la recherche et à la préparation de la nourriture et aux enfants.
Munira Jauad Ribeiro
Coordinatrice de la Commission sur les Politiques Financières/Économiques
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